Une équipe qui ne gagne plus, ça ne trompe pas. Evidemment, dans de justes proportions. L’équipe qui ne gagne plus est souvent celle qui n’arrive plus à étendre ses aptitudes, encore moins à valoriser les dispositions à la fois individuelles et collectives de ses joueurs. Toutes les équipes qui ont joué pour le maintien, et qui ont dû attendre la dernière journée du championnat pour être fixées sur leur sort, ont pratiquement un point en commun : l’incapacité nécessaire à gérer une série de matches avec aisance et efficacité. Il leur était pratiquement impossible de se surpasser outre mesure, ou encore de puiser au fond de leurs moyens. Elles ont fini par oublier une vérité qui ne trompe guère: bien plus que les individualités, c’est le collectif et toute l’équipe qui améliorent le jeu, assurent la progression et font la différence.
Aujourd’hui, il y a un vrai sujet de réflexion sur le parcours et l’évolution des équipes comme le CSHL et la JSK, reléguées en ligue 2, sur la tradition de performance à laquelle elles ne tiennent plus, sur leur culture de constance et de régularité qui a disparu assurément au gré des choix et des considérations déplacés. Au fil du temps, nous découvrons que tout ce qui faisait la force de ces deux équipes ne correspond plus à leur vocation, encore moins aux enjeux divers. Là où il n’est plus question de football, et encore moins de projets de jeu. Tataouine et le CAB auraient pu connaître le même sort puisqu’ils ont dû, eux aussi, subir cette tendance à inverser les priorités et les perspectives. Plus on regarde ces équipes évoluer et plus le constat devient une règle presque générale et on réalise qu’elles auraient pu certainement être mieux avec des approches et une vision bien différentes.
Sans faire de parallèle, et encore moins verser dans des commentaires d’accusation et de procès ouverts aux différentes interprétations, on peut tout de même penser que les responsables qui sont liés à ces clubs auraient dû se montrer plus lucides, plus impliqués. Le problème est qu’aucune partie prenante n’a pu évoluer avec les circonstances du moment, ou encore s’adapter aux exigences de la compétition. On a oublié que chaque match a sa propre vérité et que les adversaires ne présentent pas souvent le même profil, que chaque épreuve n’est que la conséquence de toute une série d’attitudes et d’adoption de valeurs.
La qualité du travail accompli ne semblait plus suffire, pas plus que le niveau du jeu exprimé par des équipes dont les noms et les statuts ne sont plus les mêmes. Même stratégie tout au long du parcours, mêmes principes de jeu et surtout mêmes acteurs. Des fois, quand le groupe reste le même, on ne voit pas les problèmes arriver. Et comme on ne les imagine pas, on ne les anticipe pas…
Il y a aujourd’hui tout un travail de remise à l’ordre et de prévention à mener chez beaucoup d’équipes. L’exemple de l’Avenir Sportif de La Marsa est édifiant. Mais encore faudrait-il se donner les moyens d’agir…
La réussite n’est pas toujours là où l’on croit. Elle est dans l’aptitude à dépoussiérer les passerelles censées donner un sens et une raison d’être à tout ce que l’on entreprend sur le terrain. Elle est aussi dans le refus des solutions faciles et dans la nécessité d’admettre que le bricolage a ses limites. Certaines leçons sont mieux apprises dans la douleur et parfois on a besoin de souffrir pour grandir et perdre pour gagner.